Culture & culte

Ces deux thèmes conduiront nos propos car ces deux dimensions de l'expérience humaine étaient bien longtemps prépondérantes et indissociables dans les sociétés antiques : les prêtres étaient avant tout savants, médecins, agronomes, artisans ; des chefs autant temporels que spirituels. Et jusqu'à très récemment, nos ancêtres se caractérisaient effectivement comme paysans et croyants * , deux composantes essentielles de la nature humaine que la modernité pourra avoir effacé des esprits. L'histoire elle-même peut être vue ainsi qu'une religion : comme le prêtre relie le ciel à la terre ou les dieux aux hommes, l'historien doit avec une discipline infaillible relier le passé au présent.

Considérant la prépondérance du sacré dans les sociétés anciennes on confondra souvent le sacré avec le profane, le culte avec la culture : une telle distinction n’ayant pu apparaître, dans l’Histoire, guère avant l’époque moderne, après la grande révolution française. Longtemps auparavant le quotidien des hommes était chargé de rites et de croyances nées de l'imaginaire local et de la terre à laquelle ils étaient pour la plupart servilement attachés.

Ainsi comme M. Désiré Monnier * verra-t-on dans la modernité du dix-neuvième siècle, nos proches ancêtres Valousiens donnant crédit aux histoires de fées, de la Vouivre ou d'autres esprits ; ils croyaient aux guérisseurs, rebouteux, ou autres jeteurs de sorts … Mais sans doute s'imagine-t-on mal tout ceci de nos jours où l'on peut se promener dans les forêts sans craindre de loups ou d'ours, faune alors encore présente et redoutables aux populations de notre Petite Montagne.

Ici au pays Valousien, l'archéologue se doit d’insister sur le sacré ; considérant les vestiges divers qui s'y trouvent encore, et les monuments mégalithiques de facture néolithique qui y ont été attestés au dix-neuvième siècle, on s'aperçoit, après M. Alphonse Rousset * , que cette vallée de la Valouse est l'héritière d'une sorte de foyer druidique , comme bien d’autres tout proches, notamment les vallées de l’Ain, de l’Héria, du Hérisson ; ou les importants sites archéologiquesque sont Gigny, Coligny, Antre, etc.

Mars Segomon d'Arinthod

Sur un mur de l’église d’Arinthod, figure la seule épigraphie religieuse de l’époque romaine dans le département ;  Mars serait le Dieu romain venu supplanté son homologue gaulois Segomon, « aux grandes victoires » (Coll. part.)

Notre archéologie de ce pays couvre les centaines de millénaires, depuis les origines préhistoriques de son peuplement, jusqu'au haut moyen-âge, après que se fusse formée la trame de nos villages. L’échelle géographique de notre étude sera alors réduite à Chatonnay pour mieux en étudier l’histoire jusqu’à nos jours.

Notre ancienne paroisse regroupait Chatonnay et Dramelay-la-Ville, ce haut-lieu, antique capitale régionale, une des métropoles les plus importantes de l’ancienne contrée de Scoding selon M. Rousset. Cela convient en fait aussi bien à notre lecture thématique, puisqu’un prieuré dépendant de l’ancienne et prestigieuse abbaye de Gigny y était seigneurie depuis le onzième jusqu’au dix-huitième siècle.

  La tour de Dramelay au début du 19ème siècle

Dramelay, la tour, vers 1910. (Coll. part.)

Considérant donc ce haut lieu sur la vallée et toute la région, nous saisirons mieux l’origine ultérieure de notre paroisse. Nous fonderons alors bien souvent nos assertions sur celles d’illustres prédécesseurs, principalement Messieurs Rousset, Monnier, et Gaspard. Citant ce dernier, historien de l’abbaye de Gigny, il nous faudra regretter l’irrespect révolutionnaire pour les documents d’archives : « Sans l’exécution du décret de la convention nationale qui condamna aux flammes les chartes des églises et des châteaux, l’histoire qu’on va lire eut été bien plus complète et probablement plus intéressante ». Nous ne pourrons de même pas profiter des parchemins et des grimoires de notre ancien prieuré, car ils furent, en 1619, détruits, perdus et brûlés au village.

 Avant d’étudier cette révolution, la déchristianisation, et leurs conséquences au dix-neuvième siècle sur la vie culturelle et sociale dans la commune, nous ferons aussi la part belle à ce curé de Chatonnay, qui écrivit comme un journal, sur « les feüillets blands de ce registre [paroissial] …  pour passer le temps et amuser le lecteur qui apprendra des faits et des circonstances qu’il sera bien aise de savoir ».

Notre histoire se terminera par le récit des "mémoires" du village, témoins des bouleversements intervenus au vingtième siècle.

Des outils sont en prévus pour nous guider dans toute cette quête : statistiques, iconographie, documents d'archives, bibliographie, liens Internet. Un module nous permettra aussi de rechercher sur le site, sur les liens externes, et sur le web.

Par ailleurs nous prendrons aussi connaissance de diverses légendes autochtones, ou de poésies sur les mystères du pays.

Et à votre convenance nous pouvons partager témoignages et documents via le forum du pays Valousien où nous vous invitons à venir témoigner.


Pays Valousien : archéologie histoire mémoire légendes poésies

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