La vie quotidienne à Chatonnay avant la seconde guerre

Les villageois vivaient alors en autarcie presque complète. Les parents d’Odette n’achetaient guère, hormis du bétail aux foires de Chemilla et la Boissière, que du café en grains, et encore, en le payant avec le produit de la vente de leurs douzaines d’œufs pris dans leur poulailler

Ils ne mangeaient que le produit de leur terre, ce qui ne les mettaient pas à l’abri des disettes.

L’élevage des porcs était depuis longtemps abandonné car on trouvait suffisamment de viande par son poulailler ou son cheptel.
Les éleveurs bovins, soit la quasi-totalité de la population avaient en général 4 vaches laitière et un paire de bœuf.
Ils devaient eux même castrer les taureaux, faire vêler les vaches ou encore sevrer les veaux
Avaient toujours la crainte de voir tomber malades son capital qu’il aimait…

Les travaux aux champs

Félicien témoigne de l’utilisation exclusive des bœufs pour les travaux aux champs, et de leurs avantages sur la mécanique : ils passent partout, ne font ni bruit ni pollution, et ils sont reconnaissant envers leur maître qui peine avec eux du matin jusqu’au soir. Félicien dément la difficulté supposée à labourer selon ces anciennes méthodes, il dit même que cela était plus aisé qu’avec le tracteur, quoique la surface labourée ne soit pas aussi conséquent qu’avec les outils mécaniques, sur productifs.
Même si les bœufs peinaient plus que les hommes à labourer les pentes, ce n’est pas là l’origine du lieu dit « le ruine bœufs ». C’est un nom patois pour bugrane ou « arête bœuf », une plante nuisible aux pâturages. Elle pousse en abondance à la lisière de ce bois vers la Boissière, et elle colonise les espaces réservés aux bêtes. C’est une si mauvaise herbe que les bête ne peuvent la goûter, ni les hommes la déraciner.

Avant les remembrements des parcelles cadastrales, le paysage était bien différent, découpé en de multiples bandes et morceaux de terrain plus ou moins petits. Des lieux dit ont disparu, de même que les voies d’exploitation de ces finages. Le paysage était plus ouvert, il y avait très peu de clôtures, seulement quelques parcs. La vaine pâture était encore de règle, après les moissons, les troupeaux pouvait se nourrir des restes des récoltes.
Ainsi fallait il « garder les vaches », c'est-à-dire rester près d’elles pour veiller à ce qu’elles ne se dispersent pas.

Les vaches « zoulaient » : d’un seul coup, elles pouvaient s’affoler, et se mettre à ruer. C’était souvent à cause des mouches, notamment les « mouches à varron » qui traversaient leur cuir, et déposaient des germes. Si l’on n’y prenait garde, une larve parasite se développait bientôt, avec une excroissance, qui finissait par tomber, laissant un trou qui amoindrissait la valeur des cuirs.

 


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