Géographie

La Valouse coule presque orientée du nord au sud, comme le Suran plus à l’ouest et l’Ain à l’est. Elle naît proche de ce dernier cours d’eau et s’y jette 42km plus loin et 100m plus bas. Le pays Valousien (ou Valous’Ain) est aujourd’hui, administrativement, la communauté des municipalités du canton d’Arinthod, regroupées pour un meilleur développement. Il constitue aussi, de plus longue date, avec le canton de Saint Julien et certaines communes de celui d’Orgelet, la Petite Montagne, autre unité de développement local, plus que réelle unité naturelle de relief : nulle part ailleurs dans l’ensemble de la chaîne [jurassienne], la topographie n’est aussi tourmentée, le paysage aussi cloisonné en de multiples petites cellules à la fois semblables et différentes …[mais] l’anarchie apparente qui surprend et ravit le promeneur découle d’une vision trop étriquée … *
En effet, une structure topographique s’en dégage à plus grande échelle : dans le prolongement du faisceau Lédonien, la Petite Montagne est une succession de crêtes orientées globalement du nord au sud, bordée à l’ouest par le Revermont, à l’est par le massif haut-jurassien (dont elle est séparée par les gorges de l’Ain) et au sud par le département de l’Ain.
 

Plan de la Petite Montagne

La Petite Montagne, avec les trois vallées de l’Ain, de la Valouse et du Suran.

La Petite Montagne est donc caractérisée par ces trois vallées, véritables axes de communication par lesquels lui sont vraisemblablement toujours parvenues alternativement les influences "Rhénanes" et "Rhodaniennes", des grandes cultures nord européennes et méditerranéennes.

En Petite Montagne, avec des points culminants au-dessus de 800 mètres, l'altitude  moyenne varie de 400 à 600 m, et la pluviosité annuelle entre 1200 et 1500 mm, avec des risques importants de sécheresse en mars-avril et en période estivale. Les valeurs moyennes annuelles sont respectivement de 9°C pour la température, de 120 jours de gelée et 15 jours d’enneigement. Sur l'ensemble de la Petite Montagne, les coteaux et les parties hautes sont couverts d'un manteau forestier très morcelé le plus souvent en taillis de chêne ou de hêtre. Les secteurs plats ou de faible pente, ainsi que les fonds de vallée, combes et cuvettes, localisés entre les crêts, sont exploités par l'agriculture à vocation pastorale. La prépondérance de l'élevage bovin explique l'extension des prairies permanentes. L'abandon progressif, par l'agriculture, des parcelles les plus difficiles à exploiter dans les pentes et sur les sols superficiels, explique le développement des friches *

L'étymologie de la Valouse peut être aussi simple qu’édifiante : le cours d'eau aurait-il été baptisé du nom de la vallée, elle même simplement dénommée "la vallée" ? Sous entendant que cette vallée si singulière ne peut se confondre ni se comparer à aucune autre, qu'elle n'a pas besoin de qualificatif pour être désignée, dans l'ancienne langue pré-indo-européenne dont sont issu les plus anciens toponymes.

Au cœur de cette vallée, Chatonnay est aujourd’hui, en rapport aux communes voisines, d’une superficie réduite, à environ 280 hectares. Administrativement, et proprement située au canton d’Arinthod, elle avoisine également Dramelay au Sud, La Boissière à l’ouest, Marigna au nord, et Savigna à l’est.

Carte IGN des environs de Chatonnay

Carte IGN des environs de Chatonnay

Chatonnay a un terroir assez individualisé, par sa configuration hydrographique originale : sur son sol peu étendu, confluent à la Valouse, le Valouson, le Valzin et le Dard, trois ruisseaux dont les forces furent jadis exploitées par de multiples moulins. Le territoire est naturellement délimité, à l’ouest, par une barre rocheuse, qui forme au sud une reculée et des falaises où se trouve une belle cascade appellée Quinquenouille du nom du grand stalagmite formé par la chute d'une eau très calcaire.

La cascade de la Quinquenouille, carte postale début XXème [coll. part.]

La cascade de la Quinquenouille, carte postale début XXème [coll. part.]

 Le village est agréablement situé… sur un plateau qui domine la Valouse coulant à matin. De gros tilleuls séculaires embellissent encore ce site charmant, écrivait au dix-neuvième siècle Bernard Gaspard, dans son Histoire de Gigny, à l’article consacré au prieuré de Chatonnay. Nous recherchons photographie ancienne de l'ancien et immense tilleul dont il peut s’agir, situé près de l’église et du presbytère, qui a été abattu récemment, à raison du danger qu’il représentait pour les constructions lors des orages violents.

Chatonnay sous la neige

Chatonnay sous la neige

En 1790, Chatonnay comptait 184 habitants répartis en 40 ménages dans 39 maisons. Ce fut là peut être un maximum démographique, même si des données antérieures manquent pour l’affirmer. Ensuite, l’effectif du village ne fit que décroître pour n’atteindre aujourd’hui, guère plus de cinquante. Depuis le dix-neuvième siècle, les autres communes du pays subirent toutes le même sort, jusqu’à avoir aujourd’hui presque oublié les fastes de leur passé. Notre pays et toute la Petite Montagne se caractérisent justement par ce dépeuplement,  causé par l’exode qui vida les campagnes françaises et occidentales.

En dehors des grandes voies modernes de communication, aux confins sud est de la province Franc-Comtoise, la Petite Montagne est éternellement assise sur une zone frontière. En contrepartie de cette certaine désertification démographique et économique notre pays compte de riches faunes et flores qui lui ont valu son classement comme zone  Natura 2000, cet ensemble de sites naturels, à travers toute l'Europe, identifiés pour la rareté ou la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales et de leurs habitats. *

Carte Natura 2000 de la Petite Montagne

Carte Natura 2000 de la Petite Montagne 


Pays Valousien : archéologie histoire mémoire légendes poésies

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