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L'école de Chatonnay

Origines de l'enseignement au village

1746 Construction du presbytère pour le curé Jean François Guichard. Première maison communautaire et première présence d’un « représentant du savoir » au village.

1750 « Le premier jour du mois de mars, Jean Mathon fut engagé par les paroissiens pour maître d’écolier à 21 sous de gage » (journal de Jean François Guichard, curé de Chatonnay, in registre paroissial de Chatonnay, 1741, Archives Départementales du Jura)

1769 Jean François Guichard lègue 30 livres … « pour le gage…d’un maître d’école…qui demeure dans la paroisse… » ; Parmi les mille livres qu’il laisse aux communautés de Chatonnay et Dramelay-la-Ville, en « témoignage d’amour et de tendresse vrayment cordiale. »

1789 Avec l’instauration des communes, le curé perd ses prérogatives en matière d’enseignement. Mais il faut attendre pour voir effectivement l’enseignement se laïciser.

1870 Jules Ferry réforme les écoles normales et primaires. Cf clade…

1870 En février a lieu la disjonction de l’enseignement commun à La Boissière et Chatonnay, car Chatonnay dispose de sa maison d’école, pour laquelle elle s’est endettée de 6300 F.

1873 Secours du département et achat du mobilier de la salle de classe.

1878 Le 3 juin, le préfet arrête la condamnation de la commune à payer 1600 F, le montant des travaux imprévus au devis initial, restant du à M. Bizzini, entrepreneur à Arinthod.

1878 Le maître est remplacé par une institutrice, car des enfants fréquentant l’école, « il s’en trouve plus de deux tiers de petites filles. » (Délibération du conseil municipal du 11 août)

1961 Fermeture définitive et liquidation mobilière de l’école publique mixte de Chatonnay.

 

En général, l’origine de l’enseignement ressort de l’évangélisation et du catéchisme. Pour le curé, seul sachant lire et écrire au village, ce fut la priorité dans l’éducation à apporter aux paysans.
Les religieux du prieuré avaient tout pouvoir sur les habitants de Chatonnay qui étaient leurs serfs. Ainsi n’avaient-ils pas intérêt à trop leur enseigner le calcul, ni l’écriture, pour mieux les tenir en esclavage. L’enseignement se limitait à celui de la « Bonne Parole ».

L’établissement au XIème siècle à Chatonnay, d’un prieuré desservi par deux religieux, a pu s’être décidée par la nécessité d’évangéliser la population aux mœurs restées païennes.
Nos moines cédèrent la place dès le XIIIème siècle, à un curé et son vicaire, outre le seigneur prieur qui ne résidait pas souvent. On imagine qu’ils voulurent entrer dans le siècle pour être plus proches de leurs paroissiens, et mieux les instruire de la bonne parole.

Puis l’enseignement religieux fut abandonné, car en 1740, Jean François Guichard écrivait que « depuis un temps immémorial, on a jamais vu curé résider à Chatonnay, faute de maison curiale, quoique la cure de Chatonnay soit l’une des plus anciennes du diocèse… »

Alors les habitants se chargèrent de la construction d’un presbytère, pour y faire demeurer leur curé, qui devait auparavant venir d’Arinthod. Dorénavant, le curé allait disposer d’une maison et devenir plus disponible pour éduquer ses petits paroissiens.

L’enseignement avant Jules Ferry

Vers 1850, Rousset cite les communautés voisines, craignant de la population de Chatonnay « qu’elle ne jette des sorts sur les personnes ou sur le bétail. » A l’évidence, l’enseignement devait alors être inexistant au village, depuis 1807 et le rattachement de la paroisse à La Boissière. Pour assister à la classe, au catéchisme ou aux messes, les enfants de Chatonnay devaient monter à la Boissière, par un sentier taillé dans le « Rochard », qui devenait impraticable par temps pluvieux.

L’école républicaine

Le déclin et la fermeture de l’école au village

Notre campagne après guerre avait accomplit brutalement sa révolution technologique, en se vidant, par exode vers les villes et par dénatalité, de ses forces vives devenues inutiles à cause de la mécanisation des travaux agricoles. A Chatonnay, à peine le tracteur était arrivé, que les communautés familiales agricoles, dans leur ferme traditionnelle, laissaient leur place aux entrepreneurs techniciens agricoles, pourvus de moyens mécaniques importants et de propriétés foncières étendues.
Faute d’élèves, la classe ferma définitivement en 1961, et les enfants durent, ainsi que leurs lointains aînés, aller à pied à l’école ou au catéchisme de La Boissière, jusqu’à ce qu’un service de ramassage scolaire soit organisé, pour les emmener à Savigna ou à Arinthod.

L’école n’a pas supporté le choc de dénatalité provoqué par la dernière guerre mondiale, où les villageois, s’inquiétant pour leur avenir, hésitaient à enfanter, avant le baby boom qui vint les libérer de ce stress.

 


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